LA PYRALE: ENNEMIE NUMÉRO UN DE NOS BUIS

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LA PYRALE: ENNEMIE NUMÉRO UN DE NOS BUIS


LA CHENILLE DE LA PYRALE DU BUIS



La pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est un lépidoptère (un papillon quoi !) en provenance d'Asie et introduit en Europe lors d'échanges horticoles.

Parfois incontrolable et dramatique par son nombre "les papillons sont tellement nombreux qu'on dirait qu'il neige !, la chenille de ce petit papillon blanc (classé comme ravageur !) pose quant à elle d'énormes problèmes aux buis ne nos jardins.Elle en dévore les feuilles et même l'écorce avec une grande voracité. En général, un buis ne supporte pas plusieurs attaques et finit par mourir.Le papillon lui même est inoffensif pour les buis. Par ailleurs, les variétés "sauvages" ne sont pas ou peu atteints, car il semble que l'insecte se soit surtout adapté aux buis produits de façon "industrielle". De plus, le buis n'est consommé par aucun animal superieur, et par très peu d'insectes. Ainsi la pyrale n'a pas vraiment de compétiteur au sein de sa niche écologique. De plus, le buis contient des alcaloïdes que la chenille de la pyrale est capable de supporter et encore mieux de concentrer. Elle devient alors "non consommable" pour d'éventuels prédateurs, ce qui lui donne un véritable avantage compétitif.
Il s'agit d'un véritable fléau qui touche actuellement 86 départements en France. Rappellons que le buis empèche l'érosion du sol, qu'il accroit la biodiversité, Ainsi, par exemple, espèces de lichen lui sont strictement inféodées et ne peuvent survuvre hors de sa présence, Il permet également la revégétalisation des forêts, en particulier après un incendie.

Fort heureusement il existe des moyens de lutte qui vont du plus savant au plus simple.
Il existe d'une part une méthode de piégeage des papillons mâles par utilisation d'hormones de synthèse. Pour l'avoir personnellement essayé, elle nous a beaucoup déçue, les résultats ayant été quasiment nuls. Peut être n'avions pas bien mis en oeuvre la méthode ?
D'autre part, l'emploi d'une bactérie, le Bacillus thurigiensis, par pulvérisation en profondeur dans les buis semble beaucoup plus efficace. Il faut vraiment en répandre largement sur les feuilles et l'écorde car la chenille va s'intoxiquer en l'ingerant pendant qu'elle se nourrie. Le bacille va par la suite provoquer une paralysie des mandibules de la chenille entraîant ainsi sa mort par dénutrition. Vous trouverez facilement dans le commerce cette poudre de bacilles à diluer dans l'eau avant d'être pulvérisé. Attention, il s'agit d'un produit biologique, vivant, et il faut donc prendre des précautions par exemple éviter la lumière afin de le conserver en bonne santé pour qu'il soit pleinement actif.
Afin d'éliminer les papillons il est possible d'employer des bassines remplies d'eau et d'un peu de détergent et de les mettre près d'une source de lumière afin de les attraper.
Le traitement chimique est désormais interdit en France (voir plus loin). De plus, il n'est pas spécifique de cette insecte et donc va entrainer la destruction de beaucoup d'autres insectes indispensables au bon fonctionnement de l'ecosystème.

Il existe un programme nationale de recherche, nommé "save buxus", qui tente de mettre au point des traitements dont la chercheuse Elisabeth Tabone, laboratoire de bio contrôle de l'INRA à Antibes, est un membre éminent. Les recherches portent par exemple sur l'obtention d'unparasite des oeufs de pyrale afin d'étendre la lutte à tous les stades du développement de cet insecte. Par ailleurs, le rôle de prédation de certains oiseaux (mésanges en particulier) est actuellement à l'étude, les femelles donnant les chenilles à manger à leurs oisillons. Enfin, des recherches horticoles sont menées afin d'obtenir des buis naturellement résistants à cet insecte.

Par ailleurs, le buis peut aussi être malade, c'est le "dépérissement du buis", causé par deux champignons: Cylindrocladium buxicola et/ou Volutella buxi. Pas de solution de traitement excepté les antifongiques chimiques de synthèse qui seront bientôt interdits.

A propos d'interdiction:

C'est une victoire dans la bataille contre les pesticides : le Parlement a définitivement adopté, jeudi 23 janvier, une proposition de loi écologiste qui interdit en France les produits chimique de synthèse à visée phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) dans les espaces verts publics à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022.  Seuls les produits dit de "biocontrôle" sont autorisés.


Cet article a été réalisé en s'appuyant principalement sur l'émissionCO2 mon amour de France Inter,

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